Témoignage de Mame Guorgui Ira NDIAYE

“D’abord ce fut une seule salle de classe construite vers les années 80. Une fierté où presque tous les jeunes du village de cette époque ont fait leur premier pas”. …

L'école en 2009

Mais c’est plus tard à partir des années 1990 que l’école c’est agrandie avec la construction de nouvelle salle de classe par les parents d’élèves et des bénévoles occidentaux de passage à l’ile et l’affectation de nouveaux enseignants.

L'école de Diogué en 2013
L’école en 2013

Cette école avait également accueilli beaucoup d’élèves des villages et îles environnantes comme Haère, Hitou, Niomoune.

Et depuis des années aussi ce fut l’une des meilleurs établissements élémentaires du département avec un excellent taux de réussite aux examens du CFEE.

Cette école qui a vu passer beaucoup de jeune gens à cette époque, qui sont devenus aujourd’hui, des fonctionnaires qui travaillent dans le publique mais aussi dans le privé.

Ecole de Diogué

Aujourd’hui, je suis triste, triste de mon impuissance face à ce fléau mondial, triste de l’impuissance des insulaires, triste de l’inaction et du silence de nos autorités.

Tous les jeunes de cette époque comme moi aussi n’imaginent pas que cette école sera délocalisée aujourd’hui à cause de l’érosion marine, une expression inconnue à cette époque.

En effet je me souviens encore, il était impossible de voir la mer depuis l’école, il fallait donc marcher une vingtaine de minutes pour y arriver. C’était aussi une zone de riziculture où des dizaines de familles cultivaient le riz, avec beaucoup d’arbres et d’arbustes tout autour.

Mais c’est au début des années 2000, que l’érosion marine à commencé. Et je me souviens encore, les ainés disaient que c’est un phénomène passager, que la mer allait retourner,  … c’est peut-être à cause de l’ignorance ou du fait que c’est un phénomène méconnu à cette époque.

Constatant la menace de la mer, qui prend du terrain, envahissant les rizières, terrassant les arbres, … il était urgent pour la population de trouver une pour essayer de faire barrage à l’eau.

C’est ainsi que avec les moyens du bord que la population à penser que les sacs de sable pourraient être une solution pour stopper l’érosion. Malheureusement les sacs n’ont pas tenu et depuis aucune autres solutions. Donc pour la population il faut trouver une espace à l’intérieur du village pour construire une nouvelle école.

La nouvelle école de Diogué
La nouvelle école de Diogué

Avec le soutien d’abord de l’AFD, d’organisme internationaux mais aussi avec l’aide et la participation des populations, progressivement des salles de classe ont été construites.

 

Cependant le problème n’est pas terminé car d’un côté les salles de classe de l’ancienne école sont presque tous tombées prises par la mer.

La digue du milieu
La digue coupée au milieu du village

Et de l’autre coté, une digue que prenait la majeure partie des élèves depuis 3 ans maintenant n’est plus utilisable car elle est maintenant coupée. Ce qui fait que au lieu de 20 a 30 minute, puisqu’il faut faire le tour, c’est plus d’une heure qu’il faut aux élèves pour arriver a l’école.

Et la, je parle des grandes filles et des grandes garçons. Ce qui est autre difficulté pour l’enfant de 7 ans qui doit faire 4 fois le trajet par jour pour aller étudier.